jeudi 13 juin 2013

L'histoire de la plus longue rupture des temps

Cher lecteur, chères chicks,

Aujourd'hui, alors que le soleil est à son zénith par chez nous (c'est le printemps !), je me lance dans un post dédié à la saison des amours. En effet, le temps se réchauffe, les jupes se raccourcissent et les coeurs (mais bien souvent ce sont plus les esprits) s'échauffent. Les couples se forment et l'adjectif subliminal (et non moins sublime) est lancé : "Comme c'est romantique !". Permets moi de t'arrêter en cet instant là de ta réflexion, lecteur émérite et revoyons la notion de "romantique". Je ne me lancerai pas dans une définition du romantisme, "indéfinissable", mais je me refuserai à apposer la puissance d'un tel adjectif à la vue d'un couple de chatons sous un coucher de soleil, ou encore à la banalité d'une historiette d'adolescente que l'on pourrait qualifier de twilightesque (même si la saga Twilight malgré sa míevreté absolue, comporte des séquences hautement romantiques. Disons que si les tourments adolescents de l'un des deux héros les aient conduit vers le chemin de la folie, les poussant à commettre l'impensable ou à rééllement dépérir (et non pas à laisser ce privilège au spectateur seul), elle aurait mérité la désignation de romantique). Ceci étant dit, résumons en un mot : l'amour c'est pas romantique, mais ses souffrances et désillusions ça l'est.

Cette loghorrée diarique va maintenant s'illustrer d'un exemple. Penchons-nous sur le cas discuté, mais pourtant emblématique du court roman de Benjamin Constant, Adolphe. Quid de la diegese ?
En deux comme en un, le bouquin raconte les péripéties d' un jeune homme, Adolphe, qui fait ses premiers pas dans la société (quand on parle de société au 19es, on entend par là les bons cercles de gens un peu friqués, qui font pas grand chose de leur vie à part être en société). Comme bien souvent dans le roman romantique, la chair est faible. Il tombe donc rapidement sous le charme d'Ellénore, belle, fine, et comme bien souvent mariée (avec un ou deux mouflets sous le jupon). S'ensuit alors l'amour interdit, caché, qui devient peu à peu désavoué par les gens, bref rien d'original. Sauf, que si l'amour est fort, le héros est faible, et bon, il va quand même pas s'interdire les bonnes faveurs des grands, pour une erreur de jeunesse, certes jolie, mais un peu collante à la fin. Soyons honnêtes, s'amuser c'est bien, mais assumer les conséquences un peu barbant (une morale digne d'un acteur de télé-réalité). Et nous voilà parti pour le célèbre tango "je t'aime, moi non plus" orchestré par le sieur Adolphe qui nous étourdit de fausses promesses et d'espoir pratique. On ne sait pas vraiment qui l'emportera des deux entre l'amour romantique et l'envie d'indépendance du héros. Dans tous les cas, je suis sortie séduite de ce dépatouillage sentimental que l'on peut résumer avec cette citation  "Nous parlions d’amour de peur de nous parler d’autre chose. » (Tu m'avoueras, lecteur, c'est pas souvent qu'on lit ça !)

Alors, pour plus de lectures non aseptisées, de romans d'été et de tangos enflammés,

Restez branchés,

N.D.

1 commentaire:

  1. Ah, j'aime tes parenthèses! :-)

    Le mois de juin a plutôt été la fin du quatrième tome du Trône de fer. Au plaisir d'avoir d'autres idées de lectures estivales

    FD

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